Castelnau d’Estrétefonds se mobilise et affiche en grand sa première campagne pour lutter contre les violences intrafamiliales (VIF).
La maire Sandrine Sigal s’engage contre les violences intrafamiliales : « J’ai voulu en faire mon combat ! »
Castelnau d’Estrétefonds se mobilise et affiche en grand sa première campagne pour lutter contre les violences intrafamiliales (VIF). La maire Sandrine Sigal, à peine élue, a souhaité faire sienne cette cause, en mobilisant élus, services et commerçants de la commune. Tout un symbole pour la première femme élue maire de cette ville. Depuis plusieurs mois, le CCAS, la police municipale et le service communication travaillent en concertation avec les élus pour mettre en place différentes actions qui vont s’étaler sur octobre et novembre. Deux affiches créées par la ville pour dire « Stop aux violences » alertent et sensibilisent la population et ont été dévoilées cette semaine sur les panneaux publicitaires, en présence du premier adjoint Vincent Dussart, de la vice-présidente au CCAS Marie-Thérèse Lacalmontie et des collaborateurs et collaboratrices qui se sont investis à soutenir cette cause et à mobiliser avec elle, différents acteurs de la ville et des institutions.
Sandrine Sigal, pourquoi cette cause vous tient particulièrement à cœur ?
J’ai été vice-présidente du CCAS pendant plusieurs années et j’ai vu la détresse de nombreux estrétefontain(e)s face à ces violences qui s’invitent au cœur du foyer. Castelnau d’Estrétefonds, n’est malheureusement pas épargnée par ce fléau qui détruit non seulement les adultes et aussi les enfants. Et puis, plus personnellement, j’ai perdu une amie qui s’est donnée la mort à la suite d’un harcèlement psychologique incessant. Les mots peuvent également tuer. C’est d’ailleurs le thème d’une des affiches. La seconde rappelle que s’aimer à la folie peut mener parfois jusqu’à la mort.
Quelles sont les actions que vous avez souhaitées entreprendre ?
Depuis plusieurs mois, le CCAS, la police municipale et le service communication travaillent en concertation avec les élus pour mettre en place différentes actions qui vont s’étaler sur octobre et novembre. En premier lieu, deux affiches créées par la ville pour dire « Stop aux violences » alertent et sensibilisent la population et indiquent les numéros d’urgence : 3919 et le 17. Nous allons tenter de toucher les victimes en apportant au sein du foyer via les boulangeries un « violentomètre » imprimé sur les sachets de pain. Ce visuel permet de quantifier le degré de violence dans le couple. Le mercredi 23 novembre à 20h, nous programmons le spectacle « A bâtons rompus » de la Cie Sauterelle en scène, suivi d’un débat en partenariat avec des gendarmes de la Maison de Protection des Familles. L’information doit circuler sans tabou et en toute liberté.
Pensez-vous que votre parole de Maire va être entendue ?
Je l’espère du fond du cœur. J’invite tous ceux et celles qui veulent faire bouger les lignes à soutenir nos actions et à porter assistance à toutes les victimes de violences intrafamiliales. Nous ne devons pas nous taire ni fermer les yeux. Les femmes restent les premières victimes des violences au sein des couples mais cela concerne également les hommes et les enfants. Selon l’étude de la Délégation aux victimes sur les morts violentes au sein du couple, 125 victimes ont été tuées par leur partenaire en 2020 contre 173 en 2019, soit 48 victimes de moins. Les victimes sont très majoritairement des femmes, elles étaient 102 en 2020 et 146 en 2019, soit une tous les trois jours. Au 1er novembre 2021, il est à déplorer en Haute-Garonne : 6 homicides contre 3 en 2020, 8 tentatives d’homicides contre 1 seule en 2020, 18 séquestrations contre 15 en 2020 et 109 viols sur majeurs contre 87 en 2020. En Haute-Garonne, la hausse des violences intrafamiliales constatée au cours de l’année 2020, marquée par deux confinements nationaux, est confirmée en 2021. Nous devons tous agir vite pour faire cesser cela. La violence n’est jamais une affaire privée.
Espérez-vous fédérer autour de vous ?
J’en suis sûre ! Vous savez, mes collaborateurs et collaboratrices se sont investis à soutenir cette cause et à mobiliser avec moi différents acteurs de notre ville et de nos institutions. Le conseil municipal et moi-même invitons bien sûr tous les maires et les élus du canton à soutenir cette cause et les actions de la ville.